Galerie

Le sacrifice de l'orignal. 

Acrylique (2025)

Au début du siècle dernier, dans les profondeurs de la forêt boréale près de Senneterre où les pins et les épinettes murmurent de vieux secrets au vent, vivait un orignal sublime et gigantesque. Ses bois, autrefois larges et fiers, portaient désormais les marques du temps, leurs pointes émoussées par d'innombrables saisons. Il avait vu bien des hivers rigoureux et des étés luxuriants, et son cœur portait le poids des années.

L'orignal avait observé le petit village niché près de la rivière à la lisière de la forêt. Il connaissait la dureté de leur vie, les maigres récoltes et les hivers où la faim serrait leurs estomacs comme une étreinte glaciale. Un profond sentiment de compassion grandissait en lui. Il sentait que son temps touchait à sa fin et une idée noble germa dans son esprit.

Alors que la saison de la chasse approchait, l'orignal prit une décision extraordinaire. Au lieu de se cacher dans les profondeurs impénétrables du bois, il se dirigea d'un pas tranquille vers les sentiers fréquentés par les chasseurs. Son regard n'était pas celui de la peur, mais celui d'une douce résolution.

Les chasseurs, habitués à la prudence farouche des orignaux, furent stupéfaits de voir cette noble créature s'approcher d'eux sans hésitation. Un murmure courut parmi eux : cet orignal semblait offrir sa propre vie.

Le sacrifice de l'orignal apporta une abondance inespérée au village. Sa chair nourrissante les soutint tout au long de l'hiver, et sa peau chaude les protégea du froid mordant. Le village, autrefois affamé, connut une période de répit et de gratitude.

On raconta l'histoire de l'orignal au grand cœur de génération en génération. Il devint un symbole de sacrifice et de générosité, un rappel que même dans la nature sauvage, la compassion et l'altruisme peuvent fleurir. Et ainsi, l'histoire de l'orignal qui offrit sa vie devint une légende murmurée au coin du feu pendant les longues nuits d'hiver à Senneterre. 

 


Le dernier carcajou.  (2025) Acrylique

 

Dans l'immensité glacée de l'Abitibi, sous le regard silencieux  du Mont-Bell qui se dressait à l'horizon comme un gardien spectral, errait  un carcajou solitaire. Son pelage sombre se fondait presque avec les ombres des épinettes clairsemées, mais sa présence puissante laissait une empreinte profonde dans la neige immaculée.

 

Il portait le fardeau d'une solitude ancestrale. Les échos des cris de ses semblables s'étaient éteints depuis longtemps, emportés par les vents impitoyables et les changements silencieux de la forêt. Il était le dernier, l'ultime gardien d'une lignée autrefois fière et sauvage. Chaque matin, le soleil levant sur le Mont-Bell lui rappelait son isolement, chaque crissement de ses pattes dans la neige était un murmure de son unique existence.

 

Un vide immense rongeait son cœur sauvage. Ce n'était pas seulement la solitude physique, mais la conscience aiguë de la fin imminente. L'instinct profond de sa race, la pulsion de perpétuer son espèce, le tourmentait sans cesse. Il scrutait chaque trace, flairait chaque odeur portée par le vent, avec l'espoir ténu de déceler le signe d'une autre âme sœur, une compagne avec qui briser le cycle de l'extinction.

 

Les longues nuits d'hiver, sous le scintillement froid des étoiles, étaient emplies de ses plaintes silencieuses. Il hurlait à la lune, non pas de rage ou de défi, mais d'une tristesse profonde, une prière désespérée lancée dans le vide. Le Mont-Bell restait impassible, témoin muet de son chagrin.

 

Pourtant, au fond de son être résidait une étincelle d'espoir. Chaque printemps, avec la fonte des neiges et le retour timide de la vie, le carcajou  reprenait sa quête avec une énergie renouvelée. Il parcourait les vallées, traversait les forêts, escaladait les pentes du Mont-Bell, son flair affûté, son ouïe attentive au moindre signe de présence.

 

Il rêvait d'une rencontre fortuite, d'un regard croisé, d'une reconnaissance instinctive. Il imaginait le miracle d'une portée, de petits carcajous bondissant dans la neige, perpétuant la force et la sauvagerie de leur espèce. Ce rêve était son moteur, la flamme fragile qui le maintenait en vie face à la tragédie de sa solitude.

 

Le dernier carcajou sous l'ombre du Mont-Bell, continuait son errance, portant en lui l'espoir fragile de la survie, la prière silencieuse d'une nouvelle aube pour son espèce perdue. Chaque pas était une supplique, chaque souffle une attente, dans l'immensité silencieuse de l'Abitibi.


La balade en avril. (2025)

Huile 16X20


Le Grand-Père. (2025)

Huile 10X15

 

Le Grand-Père 

Au cœur de l'hiver, lorsque le lac gelé se confondait avec le ciel gris, vivaient trois jeunes épinettes. Elles se tenaient droites et fières, leurs aiguilles encore vertes malgré le froid mordant. Elles étaient inséparables, partageant leurs rêves d'un printemps lointain où elles verraient enfin le lac se dégeler et les oiseaux revenir.

À quelques pas d'elles, se dressait une vieille épinette, tordue et courbée par les années et les tempêtes. Ses branches, chargées de neige, semblaient l'alourdir encore davantage. Les jeunes épinettes la regardaient avec un mélange de respect et de pitié. Elles l'appelaient "Grand-Père", car il semblait avoir toujours été là.

Un jour, une violente tempête de neige s'abattit sur le lac. Les jeunes épinettes, malgré leur force, tremblaient sous les rafales. Mais Grand-Père, avec sa sagesse et sa résilience, leur apprit à plier sans rompre, à trouver la force dans leurs racines profondes.

Lorsque la tempête se calma, les jeunes épinettes étaient couvertes de neige, mais elles étaient toujours debout. Elles regardèrent Grand-Père, qui avait enduré tant de tempêtes, et comprirent que la vraie force ne résidait pas dans la rigidité, mais dans la capacité à s'adapter et à survivre.

À partir de ce jour, les jeunes épinettes et Grand-Père devinrent encore plus proches. Ils partagèrent leurs histoires, leurs espoirs et leurs craintes, attendant ensemble le retour du printemps, sachant que même dans le paysage le plus austère, la vie et l'amitié pouvaient s'épanouir.


Titre: Apple

Huile sur toile 12"X12"  Février 2025.


La balade du lac.

Février 2025 . Huile sur papier. 

12cm X 20 cm


Petit Bock. Huile sur toile 11x14 (2025) Vendu 

Le périple de Petit Bock dans la forêt boréale

 

Au cœur de l'immense forêt boréale, là où les arbres centenaires se dressent en majesté et où le sol se pare d'un tapis de feuilles mortes, un jeune orignal errait, égaré et solitaire. À peine âgé d'un an, ses bois encore à l'état d'ébauche, ses yeux d'un brun profond reflétaient l'innocence et la vulnérabilité. Séparé de sa mère lors d'une chasse, il se retrouvait livré à lui-même, faible créature au sein d'un monde sauvage et impitoyable.

 

Le jeune orignal, que les siens nommaient tendrement "Petit Bock", était transi de peur. Les sons de la forêt, jadis si familiers et rassurants, étaient devenus des menaces. Le craquement des branches sous ses sabots, le sifflement du vent dans les feuillages, le hululement nocturne d'un hibou, tout lui rappelait le danger omniprésent qui le guettait.

 

Il cherchait sa génitrice, son guide, sa protectrice, mais celle-ci demeurait introuvable. Il avait erré durant des heures, ses pattes frêles tremblant sous le poids de son corps, sa langue desséchée par la soif. La faim le tenaillait, mais il n'osait s'arrêter pour se reposer, de peur d'attirer l'attention des chasseurs.

 

La nuit tombait, enveloppant la forêt dans une obscurité inquiétante. Petit Bock épuisé se blottit contre le tronc rugueux d'un arbre, tremblant de froid et d'effroi. Il ferma les yeux, espérant que l'aube lui apporterait la délivrance, que sa mère reviendrait le chercher.

 

Hélas, le matin venu ne fit qu'accroître son désespoir. Il était seul, abandonné, perdu dans un univers hostile. Ses forces l'abandonnaient, son courage s'évanouissait. Il se laissa choir sur le sol, les yeux clos, résigné à attendre la fin.

 

Soudain, un bruit familier parvint à ses oreilles, le son des pas de sa mère. Il rouvrit les yeux et, devant lui, se tenait sa génitrice, ses grands yeux bruns emplis de compassion. Elle l'avait retrouvé, elle était venue le secourir. Petit Bock se précipita vers elle, les larmes de joie ruisselant sur ses joues. Ils étaient de nouveau réunis, et rien ne pourrait plus les séparer.

 

Après avoir retrouvé Petit Bock, la mère orignal, apaisée, reprit la route en compagnie de son petit. Cependant, la joie de leurs retrouvailles fut de courte durée. La matriarche, épuisée par sa blessure, peinait à avancer. Petit Bock, inquiet, remarqua que sa mère perdait abondamment de sang. "Maman, tu saignes beaucoup", s'alarma Petit Bock, les yeux humides. "Arrêtons-nous pour que tu puisses te reposer."

 

La mère orignal, consciente de son état, accepta. Ils découvrirent une clairière paisible où ils pourraient se coucher et reprendre des forces. Ils s'endormirent rapidement, épuisés par les épreuves endurées durant cette journée.

 

À l'aube, Petit Bock s'éveilla et constata que sa mère dormait encore. Il s'approcha d'elle et remarqua que sa respiration était faible et irrégulière. La blessure de la mère orignal était grave, et Petit Bock comprit qu'il devait agir sans tarder pour la sauver. Désorienté, il se mit à courir à travers la forêt, en quête de secours. Il courait depuis des heures, ses petits sabots martelant le sol de la forêt, son cœur battant à tout rompre. Il ignorait où aller, mais il savait qu'il devait impérativement trouver de l'aide pour sa mère.

 

Subitement, il perçut un son familier. C'était le cri d'un autre orignal. Petit Bock se précipita dans la direction du cri et découvrit une jeune orignale. Il lui conta l'histoire de sa mère et de sa blessure, et la jeune femelle , touchée par son récit, accepta de lui venir en aide. Ensemble, ils retournèrent à la clairière où la mère orignal était restée. La jeune cervidé examina la blessure de la maman et lui prodigua des soins. Petit Bock, soulagé, remercia chaleureusement la bienfaitrice.

 

Cette jeune faonne , qui se nommait Lila, avait une histoire douloureuse. Elle avait perdu sa propre mère, tuée par des chasseurs quelques semaines auparavant. Elle comprenait donc la douleur de Petit Bock et souhaitait l'aider de tout son cœur.

 

Grâce aux soins attentifs de Lila, la mère orignal se rétablit lentement mais sûrement. Petit Bock était comblé de joie de voir sa mère guérir, et il était reconnaissant envers Lila qui les avait secourus. Un lien solide s'était tissé entre Petit Bock et Lila. Ils passèrent de longues heures ensemble, explorant la forêt et apprenant à se connaître. Petit Bock était heureux d'avoir trouvé une nouvelle amie, et il savait qu'il pourrait toujours compter sur elle. Un jour, Petit Bock et Lila décidèrent de partir à l'aventure. Ils explorèrent des contrées inconnues de la forêt, rencontrèrent d'autres animaux et découvrirent des lieux enchanteurs. Ils étaient heureux d'être ensemble, et ils savaient que leur amitié durerait éternellement.

 

La mère orignal, émue par la gentillesse et le courage de Lila, et se sentant profondément seule depuis la disparition de son compagnon, proposa à Lila de demeurer auprès d'eux à jamais. Lila, qui avait perdu sa propre mère et se sentait terriblement seule elle aussi, accepta avec joie. Ainsi, Petit Bock et Lila devinrent comme frère et sœur, et la mère orignal retrouva une famille et une joie de vivre.

 

 


Le pic-bois et le cèdre. (2024)

Depuis des temps immémoriaux, un vieux cèdre se dresse fièrement sur les rives escarpées de la rivière Bell, juste en amont des rapides tumultueux. Ses racines, profondément ancrées dans la terre, ont vu des générations d'arbres naître et mourir, et les eaux impétueuses de la rivière sculpter les rochers. 

 

On dit que ce cèdre abrite l'esprit de la forêt. Ses branches étendues offrent un refuge à de nombreux oiseaux, mais un en particulier a toujours eu une place particulière dans son cœur : un pic-bois solitaire. 

 

Ce pic-bois, dont le plumage était d'un noir profond et luisant, avait élu domicile dans une cavité creusée avec soin dans l'écorce rugueuse du cèdre. Chaque jour, il tambourinait sur le tronc de l'arbre, créant une mélodie unique qui résonnait à travers la forêt. Mais son chant n'était pas celui de la joie, mais plutôt une mélodie mélancolique qui semblait refléter la solitude de l'ancien arbre.

 

Une ancienne prophétie, transmise de génération en génération, racontait que lorsque le pic-bois cesserait de pleurer et que son chant deviendrait joyeux, un grand changement s'opérerait dans le monde. La nature retrouverait sa splendeur, les hommes vivraient en harmonie avec elle, et une ère de paix et de prospérité s'ouvrirait.

 

Les plus vieux du village racontaient que le pic-bois et le cèdre étaient liés par un destin commun. Le cèdre, avec sa sagesse millénaire, connaissait cette prophétie et espérait le jour où le chant de son ami se transformerait en une mélodie de joie.

 

Un matin, alors que le soleil se levait sur la rivière Bell, un événement extraordinaire se produisit. Le pic-bois, qui tambourinait comme à son habitude, émit soudain un cri différent, plus clair et plus joyeux. Son chant résonna à travers la forêt, réveillant les animaux et les plantes. Et alors que les derniers échos de son chant s'éteignaient, une lumière douce envahit la forêt, apportant avec elle un sentiment de paix et de renouveau.

 

Le cèdre, sentant l'énergie qui vibrait autour de lui, se mit à rayonner d'une lumière intérieure. Ses branches s'étendirent vers le ciel, comme pour accueillir un nouvel âge. Et ainsi, la prophétie s'accomplit. Le pic-bois et le cèdre, symboles de la nature et de la sagesse, avaient ouvert la voie à un avenir meilleur pour l'humanité.

 

 


 L'épinette crochue (2024) 

                  

Dans une forêt de l'Abitibi, une épinette unique en son genre. Contrairement à ses voisines droites et fières, cette épinette avait la tête crochue, penchée vers le côté comme si elle se trouvait trop grande pour se tenir droite.

Les autres arbres se moquaient souvent d’elle. “Regarde cette épinette tordue,” disaient-ils. “Elle ne sera jamais aussi grande et forte que nous.” Mais l’épinette crochue ne se laissait pas abattre. Elle savait que sa différence était sa force.

Un jour, une tempête terrible s’abattit sur la forêt. Les vents hurlaient et les éclairs zébraient le ciel. Les arbres droits, fiers de leur stature, se déracinèrent sous la force du vent. Mais l’épinette crochue, grâce à ses racines bien ancrées et sa flexibilité, plia sans rompre. Elle dansait avec le vent, se courbant et se redressant, jusqu’à ce que la tempête passe.

Quand le calme revint, les animaux de la forêt émergèrent de leurs cachettes. Ils furent surpris de voir que l’épinette crochue était l’une des rares à être encore debout. Les autres arbres, autrefois si fiers, gisaient à terre, déracinés et brisés.

Les animaux se rassemblèrent autour de l’épinette crochue et la regardèrent avec admiration. “Tu as survécu à la tempête grâce à ta différence,” dirent-ils. “Nous avons appris une leçon précieuse aujourd’hui : ce qui nous rend différents peut aussi nous rendre forts.”

Et ainsi, l’épinette crochue devint un symbole de résilience et de courage dans la forêt. Les autres arbres, ayant appris leur leçon, ne se moquèrent plus jamais de ceux qui étaient différents. Ils comprirent que chaque être avait sa propre force, même si elle n’était pas toujours visible au premier regard.


          Collection: Les fables du MontBell.         

 Les deux sœurs du MontBell. 2024

Au sommet du Mont-Bell, deux sœurs épinettes se tenaient côte à côte comme un vieux couple. Depuis toujours, elles avaient partagé leurs joies et leurs peines, leurs racines s'enfonçant profondément dans la même terre. Mais un jour, un petit rien vint troubler leur complicité.

Une minuscule araignée avait tissé sa toile entre leurs troncs. L’aînée, plus impulsive, trouvait cette toile encombrante et la détruisit d’un geste brusque. La cadette, plus douce, tenta de lui faire comprendre que la petite créature ne leur faisait aucun mal.

Blessée par le manque de compréhension de sa sœur, la cadette se retira dans un silence ombrageux. L’aînée, quant à elle, se sentait coupable. Elle avait oublié que leur lien était plus fort que tout.

Pendant de longs jours, les deux sœurs se regardèrent en silence, le cœur lourd. Puis, un matin, l’aînée vit une nouvelle toile se former sur une branche voisine. Elle se rappela alors la beauté fragile de ces créations et comprit l’erreur qu’elle avait commise.

Avec humilité, elle alla vers sa sœur et lui demanda pardon. La cadette, touchée par ses regrets, accepta ses excuses. Elles se réconcilièrent, plus unies que jamais. Et la petite araignée, témoin de leur réconciliation, continua à tisser sa toile, un pont invisible entre les deux sœurs.

Cette fable nous rappelle que même les plus petites choses peuvent semer la discorde entre amis ou membres d’une famille. Mais l’amour, la compréhension et le pardon sont toujours capables de réparer les blessures.

 


         Collection : Les fables du MontBell .                       

           Cyprius le sage (2024)

Au sommet du MontBell, un vieux pin gris se tenait fièrement, ses branches s’étendant vers le ciel comme des bras en prière. Ce pin, nommé Cyprius, avait vu et survécu à des tempêtes féroces, des hivers glacials et des étés brûlants pendant plus d'un siècle. Sa position élevée lui offrait une vue imprenable sur les vallées verdoyantes en contrebas, où des conifères plus jeunes et plus nombreux formaient une forêt dense et vibrante.

 

Un matin, alors que le soleil se levait doucement, baignant le paysage de teintes dorées, Cyprius décida qu’il était temps de partager sa sagesse avec les jeunes conifères en bas de la montagne. Il se pencha légèrement, ses aiguilles frémissant dans la brise matinale, et commença à parler d’une voix douce mais puissante.

 

“Chers amis,” commença Cyprius, “je suis ici depuis bien longtemps, et j’ai appris beaucoup de choses sur la vie et la nature. Nous, les arbres, sommes les gardiens de cette montagne. Nous devons rester forts et unis, car c’est ensemble que nous pouvons résister aux épreuves du temps.”

 

Les jeunes conifères écoutaient attentivement, leurs branches se balançant doucement comme pour acquiescer. Cyprius continua : “N’oubliez jamais l’importance de vos racines. Elles vous ancrent et vous nourrissent. Prenez soin de la terre qui vous soutient, et elle vous rendra cette bienveillance.”

 

Les conifères en bas de la montagne se sentaient inspirés par les paroles de Cyprius. Ils comprirent que, bien qu’ils soient nombreux et différents, ils faisaient tous partie d’un même écosystème, interconnectés et interdépendants. Ensemble, ils pouvaient affronter n’importe quelle tempête, n’importe quel défi.

 

Et ainsi, sous la guidance sage de Cyprius, la forêt prospéra, chaque arbre trouvant sa place et jouant son rôle dans l’harmonie de la nature. Le pin gris au sommet du MontBell devint une légende, un symbole de résilience et de sagesse pour toutes les générations futures de conifères.


 

        Collection : Les fables du MontBell.

               Le lynx et les canards (2024)

Un vieux lynx, dans une forêt paisible, aimait passer ses journées sous un grand arbre feuillu, observant la nature et les créatures qui l’entouraient. Un matin, alors que le soleil se levait doucement, le lynx aperçut trois canards au bord de l’eau. Les canards nageaient joyeusement sans se douter de la présence du lynx.

 

Le lynx, bien que prédateur, n’avait jamais eu l’intention de faire du mal aux canards. Il aimait simplement les observer et écouter leurs conversations amusantes. Ce jour-là, il entendit un canard dire : “Regardez ce lynx, il semble si noble et sage. Mais je me demande ce qu’il pense de nous.”

 

Un autre canard répondit : “Peut-être qu’il rêve de nous attraper pour son déjeuner !”

 

Le troisième canard, le plus sage des trois, dit alors : “Peut-être qu’il nous observe simplement parce qu’il apprécie notre compagnie. Après tout, nous partageons tous cette belle forêt.”

 

Le lynx, touché par les paroles du troisième canard, décida de se manifester. Il s’approcha doucement des canards et dit : “Ne craignez rien, chers amis. Je suis le lynx. Je vous observe depuis longtemps et je trouve votre compagnie apaisante. Je n’ai aucune intention de vous faire du mal.”

 

Les canards, d’abord surpris, se détendirent en entendant les paroles rassurantes du lynx. Ils passèrent le reste de la journée à discuter et à partager des histoires sur la forêt. Alors que le crépuscule tombait, un étrange phénomène se produisit. Une lumière douce et mystérieuse émanait de l’arbre sous lequel le lynx aimait se reposer.

 

Les canards et le lynx, intrigués, s’approchèrent de l’arbre. À leur grande surprise, ils découvrirent une vieille inscription gravée dans l’écorce : “Ceux qui trouvent l’harmonie dans la diversité découvriront le secret de la forêt.”

 

Soudain, une brise légère fit frémir les feuilles, et une voix douce et ancienne murmura : “Vous avez prouvé que l’amitié et la paix peuvent exister entre les plus grands ennemis. En récompense, vous êtes désormais les gardiens de ce lieu magique.”

 

Depuis ce jour, le lynx et les canards veillèrent ensemble sur la forêt, protégeant ses secrets et assurant que l’harmonie y règne toujours.


           Collection : Les fables du MontBell .

         Le Tournesol et les Étourneaux.(2024)

Dans un jardin baigné par une pluie fine, un grand tournesol se dressait fièrement, ses pétales dorés contrastant avec le ciel gris et morose. Chaque jour, il observait la vie autour de lui, mais ce matin-là, quelque chose de spécial se produisit.

Un groupe d’étourneaux, attirés par la promesse d’un festin, descendit en piqué pour se nourrir. Le tournesol, curieux, les regardait avec attention, ses pétales frémissant sous les gouttes de pluie.

« Bonjour, chers étourneaux, » dit le tournesol. « Que faites-vous ici en si grand nombre par ce temps froid et pluvieux ? »

L’un des étourneaux, le plus audacieux, répondit : « Nous sommes venus chercher notre repas. Les vers de terre sont abondants,  la pluie les fait sortir, et nous devons nous nourrir pour continuer notre voyage. »

Le tournesol, touché par leur détermination, réfléchit un moment. « Vous travaillez dur pour trouver votre nourriture, » dit-il. « Mais n’oubliez pas de profiter de la beauté qui vous entoure, même par ce temps gris. La vie est plus que la simple quête de subsistance. »

Les étourneaux, surpris par la sagesse du tournesol, levèrent les yeux et remarquèrent pour la première fois la splendeur du jardin, même sous la pluie. Les fleurs colorées, les gouttes de pluie scintillant sur les feuilles, et le doux parfum de la terre mouillée.

Le tournesol, sentant le froid de l’automne approcher, ajouta avec une certaine tristesse : « Moi, je sais que mes jours sont comptés. Le froid de l’automne approche, et bientôt, je ne serai plus là pour admirer ce jardin. Mais je suis heureux d’avoir pu partager cette beauté avec vous. »

« Merci, cher tournesol, » dit l’étourneau émerveillé. « Nous n’avions jamais pris le temps de vraiment voir ce qui nous entoure. Nous continuerons notre quête, mais avec un cœur plus léger et des yeux ouverts à la beauté, même sous la pluie et le froid. »

Et ainsi, les étourneaux reprirent leur festin, mais cette fois, avec une nouvelle appréciation pour le monde qui les entourait. Le tournesol, quant à lui, continua de veiller sur le jardin, heureux d’avoir partagé un peu de sa sagesse, même par une journée grise et froide, sachant que son héritage de beauté et de sagesse perdurerait.


          Collection : Les fables du MontBell .

                  L'ours et l’écureuil. (2024)

Sur le Mont Bell, un ours se reposait paisiblement. Il était connu pour sa sagesse et sa gentillesse. Au-dessus de lui, sur une branche d’un arbre dénudé, se trouvait un écureuil vif et curieux. À droite, un vieux pin gris se dressait fièrement, observant la scène.

Un jour, l’écureuil, intrigué par la tranquillité de l’ours, lui demanda : « Comment fais-tu pour rester si calme et serein alors que le monde autour de nous est si agité ? »

L’ours ouvrit lentement les yeux et répondit avec un sourire : « La clé de la sérénité est de trouver la paix en soi-même. Regarde ce pin gris, il reste immobile et fort malgré les tempêtes et les saisons changeantes. Il puise sa force de ses racines profondes. »

L’écureuil, pensif, regarda le pin gris et demanda : « Mais comment puis-je, un petit écureuil comme moi, trouver cette paix intérieure ? »

L’ours répondit : « Chaque être a sa propre manière de trouver la paix. Pour toi, cela pourrait être de savourer chaque noisette que tu trouves, de profiter de chaque saut de branche en branche, et de te rappeler que chaque jour est une nouvelle aventure. »

L’écureuil hocha la tête, comprenant la sagesse de l’ours. Il réalisa que la paix ne venait pas de l’absence de mouvement ou de bruit, mais de l’acceptation et de l’appréciation de chaque moment.

Depuis ce jour, l’écureuil vécut chaque jour avec une nouvelle perspective, trouvant la sérénité dans ses petites aventures quotidiennes, tandis que l’ours continuait à se reposer paisiblement sur le Mont Bell, sachant qu’il avait partagé une précieuse leçon avec son ami.


          Collection : Les fables du MontBell. 

           Les pierres et les bouleaux.(2024)

Au cœur du Mont Bell, là où le sentier serpente et où les feuilles des bouleaux s'enflamment aux couleurs de l'automne, vivaient des pierres bien particulières. Ces pierres n'étaient pas comme les autres. Elles avaient des oreilles pour entendre les secrets du vent, des yeux pour observer les étoiles et des bouches pour raconter des histoires.

Un jour, les pierres se mirent à murmurer entre elles. "Avez-vous entendu ?", chuchota la plus grosse. "Les feuilles des bouleaux ont un secret. Elles changent de couleur à l'automne pour mieux se cacher des animaux qui veulent les manger."

Les autres pierres furent stupéfaites. "Vraiment ? Mais pourquoi ne nous l'ont-elles jamais dit ?", s'étonna la plus petite.

Intriguées, les pierres décidèrent de poser la question aux bouleaux. "C'est vrai que vous changez de couleur pour vous cacher ?", demandèrent-elles en chœur.

Les bouleaux, surpris de cette question, éclatèrent de rire. "Mais non, petites pierres ! Nous changeons de couleur parce que l'automne arrive. Le froid s'installe et la sève ne circule plus aussi bien. C'est pour cela que nos feuilles deviennent rouges, oranges et jaunes. C'est un spectacle magnifique, n'est-ce pas ?"

Les pierres se sentirent un peu bêtes. Elles avaient laissé courir une rumeur sans vérifier l'information. Mais les bouleaux, bienveillants, les rassurèrent. "Ce n'est pas grave, petites pierres. L'important, c'est de se poser des questions et de chercher à comprendre le monde qui nous entoure."

À partir de ce jour, les pierres et les bouleaux devinrent les meilleurs amis du monde. Les pierres écoutaient les histoires que les bouleaux leur racontaient sur le vent, les étoiles et les saisons. Et les bouleaux, de leur côté, aimaient se confier aux pierres, qui les écoutaient avec patience et bienveillance.

Ainsi, au cœur du Mont Bell, dans le tournant du sentier, les pierres et les bouleaux vivaient en harmonie, unis par leur amour de la nature et leur soif de savoir.

Morale de cette fable: Avant de répandre une rumeur, il est important de vérifier l'information. Et l'amitié peut naître dans les endroits les plus inattendus, comme entre des pierres et des arbres.

 


         Collection: les fables du MontBell. 

             Le loup et les perdrix. (2024)

Un vieux loup, dont la fourrure était blanchie par les hivers et les étés, errait solitaire dans la forêt. Ses yeux, autrefois brillants de malice, étaient désormais ternes et contemplatifs. Il avait connu la force de l'âge, la joie de la chasse et la douleur de la perte. Mais maintenant, il ne cherchait plus qu'un coin tranquille où s'éteindre.

 

Un jour, il aperçut deux perdrix qui sautillaient gaiement sur un sentier ensoleillé du Mont-Bell. Elles semblaient insouciantes, leurs petits cœurs battant au rythme de la vie.

 

« Regarde comme elles sont belles », murmura le loup, admirant leurs plumes soyeuses et leurs yeux brillants. « Elles ne connaissent pas les soucis de la vieillesse, ni la peur de la mort. »

 

Il les écouta causer de la douceur des baies sauvages, de la beauté des fleurs et de la chaleur du soleil. Et à mesure qu'il les écoutait, il se sentait envahir par une profonde mélancolie. Il se souvenait de sa jeunesse, de sa meute, de ses combats. Mais tout cela semblait si lointain maintenant.

 

Et puis, une pensée le frappa. Ces petites créatures, si fragiles et si éphémères, vivaient pleinement chaque instant. Elles ne se préoccupaient pas de l'avenir, ni ne regrettaient le passé. Elles étaient simplement heureuses d'être en vie.

 

Le loup ferma les yeux et inspira profondément l'air frais de la forêt. Il réalisa que la vie était un cycle sans fin, une succession de naissances et de morts. Et que la sagesse consistait à accepter ce cycle avec sérénité.

 

Lorsque vint l'heure de partir, le vieux loup quitta sa cachette et se dirigea vers l'ouest, vers le soleil couchant. Il emporta avec lui un trésor plus précieux que l'or : la paix intérieure qu'il avait trouvée en contemplant la beauté de la nature et en apprenant des créatures les plus simples.

Morale de l'histoire :

La forêt, avec ses cycles immuables, devient un symbole de la sagesse éternelle. Le loup, en observant les perdrix, apprend à se reconnecter à la nature et à trouver la paix intérieur. La mort est abordée avec une grande sérénité. Le loup, en acceptant sa fin, trouve une forme de libération.

 

 

                        Le rat musqué (2024)

Dans les profondeurs verdoyantes d’un parc municipal, là où un lac paisible reflétait les ciels changeants, se trouvait une petite calvette. Ce n’était pas un simple fossé, mais un tuyau en métal traversant un sentier pédestre, qui reliait deux étendues d’eau : le grand lac et un étang plus intime, caché entre les arbres.

 

C’est dans ce dédale aquatique qu’évolue Pipeau, un rat musqué à la fourrure rousse et brillante. Agile comme une loutre, il s’amusait à parcourir sans cesse ce petit canal, faisant des allers-retours entre le lac et l’étang. Il plongeait, il nageait, il remontait à la surface, laissant derrière lui des cercles concentriques qui se dissipaient rapidement. 

 

Les jours de beau temps, les rives de la calvette étaient animées. Des familles venaient s’y promener, les enfants courant et s'amusant avec les écureuils et les oiseaux  tandis que les adultes discutaient tranquillement, assis sur des bancs. Les chiens, eux, s’ébrouaient joyeusement dans l’herbe, leurs aboiements joyeux résonnant dans l’air.

 

Pipeau observait ces humains avec une curiosité amusée. Il les voyait arriver, les voyait partir, mais il ne les craignait pas. Il savait qu’ils étaient là pour se détendre, pour profiter de la nature, tout comme lui. Parfois, un enfant, attiré par ses petites pattes palmées et sa fourrure douce, s’approchait un peu trop près. Alors, Pipeau plongeait rapidement, disparaissant sous l’eau, laissant derrière lui un petit remous.

 

Un après-midi, une petite fille, les yeux grands ouverts, s’accroupit au bord de la calvette. Elle observa Pipeau avec attention, émerveillée par sa grâce et sa vivacité. Elle murmura à sa mère : « Regarde maman, un petit castor qui nage ! »

 

Sa mère sourit. « Ce n’est pas un castor , ma chérie, c’est un rat musqué. Regarde sa queue, elle est fine et plate. »

 

La petite fille continua à observer Pipeau, fascinée. Elle ne le quitta des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse sous l'eau du lac .

 

Et Pipeau, caché dans son abri, sourit à son tour. Il aimait ces moments où il partageait son petit coin de paradis avec les humains. Car, après tout, nous sommes tous des voyageurs sur cette Terre, chacun à notre manière, chacun à la recherche d’un peu de bonheur.

             Le pont de fer et la rivière. (2024)

Au cœur d'un paysage verdoyant, un pont de fer majestueux enjambait la paisible rivière Bell. Ce pont était une véritable prouesse d'ingénierie, conçu pour permettre aux lourds trains de franchir la rivière et de relier les villes lointaines. Chaque jour, le pont vibrait sous le passage des trains, leurs sifflets perçants résonnant jusqu'aux fin fond de la ville.

 

Le pont, fier de sa fonction, contemplait avec un certain dédain la rivière qui coulait paisiblement en dessous. « Ah, rivière Bell, » soupirait-il, « tu coules si lentement ! Tandis que moi, je suis le témoin du progrès, de la vitesse et de la puissance. »

 

La rivière, amusée par la vanité du pont, répondit avec douceur : « Cher pont, tu as raison, mon écoulement peut paraître lent à tes yeux. Mais regarde-moi bien. Chaque goutte d'eau que je transporte emporte avec elle une histoire, un souvenir. Je suis le fil du temps qui relie le passé au futur. »

 

Le pont, intrigué, demanda : « Et quelle histoire pourrais-je bien raconter ? »

 

La rivière éclata de rire : « Tu pourrais raconter l'histoire des milliers de voyageurs qui ont traversé tes arches à bord des trains, de leurs rêves, de leurs espoirs, de leurs séparations. Tu pourrais raconter l'histoire des marchandises que tu as transportées, des récoltes qui ont nourri des milliers de personnes, des matériaux qui ont permis de construire des villes. Tu pourrais raconter l'histoire du progrès, de l'évolution, de la vie qui se déroule sans cesse autour de toi. »

 

Le pont, touché par les paroles de la rivière, réalisa qu'il était bien plus qu'un simple passage pour les trains. Il était un témoin privilégié de l'histoire humaine, un lien entre les hommes et les lieux. Il comprit que le temps n'était pas une entité figée, mais un fleuve en constante évolution, et que chaque instant, aussi insignifiant soit-il, était chargé de sens.

 

À partir de ce jour, le pont de fer, la rivière Bell et les trains qui passaient vécurent en harmonie, chacun jouant son rôle dans le grand tourbillon de la vie. Le pont, autrefois si sûr de sa puissance, avait appris à apprécier la sagesse de la rivière, tandis que la rivière, toujours en mouvement, avait acquis une nouvelle profondeur grâce à la présence du pont et des trains.

 

Et ainsi, le pont de fer, la rivière Bell et les trains nous rappellent que le temps est relatif, qu'il s'écoule différemment selon notre point de vue, et que chaque élément de la nature, aussi immobile ou en mouvement qu'il puisse paraître, porte en lui une histoire à raconter.

 

 

 

 


    L'aigle et le lièvre (Gouache 14×24) 2024.

Sur les rives glacées de la rivière Bell en amont des chutes à Grand-Maison , un petit lièvre aux yeux brillants regardait avec envie l'autre rive. Là-bas, de l'autre côté de l'eau scintillante, se tenait sa nouvelle amie , toute aussi blanche et douce que lui. Mais la rivière, large et profonde, était gelée à moitié, créant une barrière infranchissable. Le lièvre soupira. Comment pourrait-il rejoindre ma petite amie ?

 

Soudain, il aperçut un aigle à tête blanche, perché sur une branche morte qui s'avançait au-dessus de l'eau. L'oiseau royal, avec son regard perçant et ses ailes puissantes, inspirait à la fois la crainte et l'espoir au petit lièvre. Avec un cœur battant, il s'approcha de l'aigle et lui demanda d'une petite voix : "Noble aigle, pourrais-tu m'aider à traverser la rivière ? Je veux rejoindre ma petite amie de l'autre côté."

 

L'aigle observa le lièvre un instant, puis fixa l'autre rive où se tenait la copine. Il sentit une petite étincelle de compassion dans son cœur. Il connaissait la solitude et la peur, et il ne voulait pas que ce petit lièvre endure la même chose. Cependant, il avait aussi faim, et un lièvre tendre et juteux serait un repas délicieux.

 

L'aigle hésita longuement. D'un côté, il avait envie de partager la souffrance du lièvre. De l'autre, son instinct de prédateur le poussait à satisfaire sa faim. Finalement, il prit une décision. D'un bond rapide, il s'abattit sur le lièvre et l'attrapa délicatement avec ses serres puissantes. Le lièvre, terrifié, se débattit faiblement.

 

L'aigle s'éleva dans les airs, emportant le lièvre qui se débattait. Indécis, il effectua plusieurs cercles au-dessus de la rivière, . Le lièvre, terrifié, croyait que ses derniers instants étaient arrivés. Il cria vers sa copine, espérant qu'elle l'entendrait.

 

La copine du lièvre, apercevant l'aigle qui s'envolait avec son ami , fut prise d'une peur panique. Elle se blottit contre un rocher, tremblant de tous ses membres. Son prétendant avait été enlevé pour devenir le repas de l'aigle.

 

Mais l'aigle, après avoir suffisamment gardé sa proie, décida de la relâcher. Il s'approcha de la rive opposée, cherchant un endroit sûr pour déposer le lièvre. Malheureusement, celui-ci glissa de ses serres et tomba dans l'eau glacée. 

 

L'aigle, pris de remords, plongea rapidement pour récupérer le lièvre avant qu'il ne soit emporté par le courant. Il sortit de l'eau avec une précision remarquable le petit animal trempé et tremblant. L'aigle le déposa délicatement sur la rive, à côté de sa dulcinée.

 

L'aigle, soulagé et satisfait, s'envola vers de nouveaux horizons. Malgré, le ventre vide il emporta avec lui une leçon de compassion et de responsabilité. Ainsi, les deux lièvres se mirent à gambader joyeusement, oubliant leurs soucis. Ils vécurent heureux, eurent une nombreuse descendance et peuplèrent la forêt entière. 

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